Jean-François Raffaëlli, Le Carrefour Drouot


Jean-François Raffaëlli (1850-1924). Le Carrefour Drouot, 1902. Huile sur toile, 65 x 81 cm. Musée des Beaux-Arts, Reims

Né en 1850 à Paris, Jean-François Raffaëlli grandit au sein d’une famille italienne prospère, jusqu’à la faillite de la manufacture de teinture sur soie dirigée par son père.
Du jour au lendemain, l’adolescent de 14 ans dut commencer à gagner sa vie en chantant dans les mariages et les enterrements, avec un talent qui lui permit d’entrer au théâtre-lyrique !
Dans le même temps, installé sur les hauteurs de Montmartre, il débuta une carrière de peintre autodidacte et réussit bientôt à être accepté au Salon de 1870.
Au retour d’un voyage en Italie avec son épouse, il s’installa en bordure de Paris, à Asnières. Il était fasciné par le pittoresque de la banlieue : ses petits métiers, ses terrains vagues désolés, ses paysages dépouillés devinrent ses sujets de prédilection, qu’il illustrait avec une douceur et des tonalités toutes personnelles.
La protection de Degas lui permit de participer aux expositions impressionnistes de 1880 et 1881. Raffaëlli s’attira les louanges de la critique, Huysmans déclarant au sujet de ses toiles : « Voici donc exprimée cette note poignante du spleen des paysages, des plaintives délices de nos banlieues. »
Après plusieurs refus d’exposer au Salon, le combattif Raffaëlli loua en 1884 une boutique abandonnée avenue de l’Opéra pour y organiser la vente de 155 de ses œuvres. Le succès fut au rendez-vous ; sa carrière était lancée.
Réinstallé à Paris, il connut la gloire en décrivant avec le même bonheur l’agitation des boulevards.
Cet individualiste forcené fut le dernier peintre à rejoindre la Société nouvelle, en 1911.